Abigael est boulimique depuis l'âge de 13 ans. - Elle a très mal vécu la rupture de ses parents et leur en veut beaucoup. - Elle fait beaucoup de sport n'hésitant pas à mettre sa santé en péril. - Elle surprotège son petit frère malgré lui. - Bagarreuse, elle a déjà fait un tour en prison étant adolescente. - Elle est déjà tombée dans la drogue et a eu du mal à s'en sortir - Elle se moque de l'opinion des autres. - Elle est souvent comparé à une tigresse, ne se laissant jamais faire - Elle déteste entendre les gens se plaindre. - Elle déteste s'attacher aux gens par peur de souffrir - Malgré son indépendance, certaines personnes la trouvent immature dans son comportement. - Elle rêve de faire le tour du monde et d'aider les pays pauvres. - Depuis toute petite, elle adore les animaux et a décidé de travailler avec eux.

Un soupir se fit entendre. Abigael releva sa petite tête rousse. « C’est très moche. C’est juste affreux. » Elle se mit à tourner sur elle-même, haussant les sourcils plusieurs fois. La robe de soie rouge qui épousait avec merveille ses formes et se mariait parfaitement avec son côté rousse-attitude, ne plaisait pas à la jeune femme. « J’aime pas le rouge en plus. » N’attendant même pas la réponse de son fiancé, elle repartit dans la cabine d’essayage. C’était la cinquième robe qu’elle essayait et aucune ne lui plaisait. En fait si … certaines étaient très belle il fallait l’avouer mais pas pour elle. Ce n’était pas son genre de se balader dans une robe qui a coûté très cher de toute façon. Quelques minutes plus tard, elle ressortit et sans un mot elle sortit du magasin, Niklas derrière elle.

Lorsque les parents d’Abi divorcèrent, ce fut quelque chose de très mal à vivre pour elle. Voir sa famille se déchirer sous ses yeux était une chose qu’elle redoutait tellement que lorsque ceci arriva, elle eut du mal à y croire. Mais pourtant c’était bel et bien réel. Comprenant alors qu’elle ne pouvait rien y faire, la rousse a trouvé réconfort auprès de la nourriture. S’empiffrer encore et encore jusqu’à finalement se faire vomir juste après. Elle détestait l’idée de grossir mais ne pouvant s’empêcher de manger autant, elle a donc commencé à enchaîner les cours de sport dès son plus jeune âge. Plus sa boulimie empirait et plus Abi’ commençait a avoir une adolescence difficile. La drogue, elle savait ce que c’était sans vraiment s’y intéresser jusqu’au jour où le jour de ses vingt ans, un ami lui en proposa. Elle commença à tomber dans un cercle infernal, ayant constamment besoin de ce qu’elle appelait comme étant « ses médicaments pour survivre ». Ses parents la regardait se désintégrer, se détruire petit feux par petit feux, croyant qu’ils ne pouvaient rien y faire malheureusement. La jeune fille ne se rendait pas compte qu’elle faisait souffrir Erwin, son petit frère, avec qui elle a toujours été proche. Elle a donc essayé de sortir de sa lente déchéance en enfer mais toute seule elle n’y arrivait pas. Combien de fois avait-elle pensé à mettre fin à ses jours, détestant faire souffrir ceux qu’elle aimait le plus ? Combien de fois avait-elle le soir en silence ? Elle s’était plusieurs fois remise en questions mais en vain, c’était un cercle vicieux.

Ce jour-là, il faisait beau, c’était le mois de mai, l’air était plutôt doux. Cette journée-là est une journée qui resta à jamais gravé dans l’esprit d’Abigael malgré ses minces souvenirs. Elle se souvenait avoir trop abusé des stupéfiants que des amis lui avaient donné en lui disant que ça lui ferait un peu du bien. Mais ne connaissant pas du tout ses limites, elle avait arrêté d’en prendre jusqu’à voir trouble. Du goudron. Elle se souvenait être tombé par terre et n’avoir pas cherché à se relever. Les nuages. Elle s’était retournée sur le dos pour admirer le ciel bleu. Voir les nuages bougés si gracieusement la faisait rire. Puis ce fut le vide total. Elle se rappelait avoir rigolé en fermant les yeux et sentir une main se refermer soigneusement sur elle. D’habitude elle aurait cherché à s’arracher de cet étreinte mais pas là, son état l’en empêchait. Ses pieds avaient été alors décollés du sol et elle se souvenait de brèves secousses voulant dire qu’elle était transportée. Ses yeux étaient à semi-ouverts mais elle ne voyait rien. Elle n’arrivait pas à bien distinguer les couleurs, les formes qu’elle apercevait jusqu’au moment où ils se fermèrent pour de bon. Quelques heures plus tard, elle avait ouvert les yeux ne reconnaissant pas l’endroit aux murs tout blancs dans lequel elle se trouvait. Avant même qu’elle n’ait eu l’idée de s’enfuir de la chambre d’hôpital, un homme à la peau mate, musclé, pas mal physiquement était entré en lui souriant. « Salut Abi’, tu te rappelles de moi ? C’est Niklas. Alors comment ça va aujourd’hui ? » Il s’était assis sur le rebord du lit, décontracté ce qui l’avait effrayé. Comment il s’avait son nom en plus et qu’est-ce qu’il fichait là ? Elle voulait crier mais aucuns sons ne sortaient de sa bouche et elle avait peur d’être ridicule ne se rendant pas compte que la drogue n’avait toujours pas cessé ses effets. Elle avait alors marmonné un bref « salut » et avait fait comme-ci il n’était pas là. C’était donc un discours sans paroles, se regardant dans les yeux sans dire un mot qui s’était passé ce jour-là. Plusieurs fois, Niklas revenait prendre de ses nouvelles en finissant par lui expliquer qu’il l’avait trouvé étendu inerte par terre et avait préféré la conduire aux urgences. En quelque sorte, c’était son héros car elle finit par vaincre sa dépendance grâce à lui. Il l’encouragea à suivre des cures après sa sortie de l’hôpital, n’hésitant pas à la forcer plusieurs fois. Qui aurait-cru qu’elle serait tombée amoureuse de lui, celui qu’elle qualifié comme son protecteur ? Sûrement pas elle. Tout se concrétisa le jour où le jeune homme l’embrassa, ne pouvant plus nier les sentiments qu’il éprouvait à son égard.

Et la voici maintenant. Cela faisait six ans qu’elle était avec son protecteur. Six ans de haut et de bas où elle faillait plusieurs fois revenir au point de départ de leur rencontre. Mais il était là. Toujours prêt à l’aider à n’importe quel moment. Surtout qu’ils allaient se marier. Ce mot faisait peur à Abigael, elle avait peur de s’engager, de donner tout son amour au risque de souffrir ou de faire souffrir. En six ans, elle avait déjà plusieurs fois rencontré ce mot et à chaque fois elle avait cessé d’espérer à un changement soudain. Elle lui avait clairement fait comprendre qu’elle ne sentait pas prête pour ça. Certes elle ne voulait pas vivre toute sa vie seule au monde et elle avait déjà vécue pas mal de trucs mais la peur la faisait douter sans cesse. La nourriture était toujours son meilleur ami, finit la drogue. Et sincèrement qui pourrait supporter tous les jours, toutes les heures, une femme au si mauvais caractère et boulimique ?